Nom : Vuignier
Prénom : Frédéric
Âge : 39 ans
Vit à : Grimisuat (VS)
Statut : Célibataire
« En tant que nouveau directeur, ça a été un long travail de rencontrer les gens d’ici »
Frédéric Vuignier, c’est l’homme aux multiples défis professionnels ! Après avoir suivi une formation d’employé de commerce et travaillé durant 13 ans dans une assurance, le Valaisan a décidé de reprendre des études « sur le tard » en économie à Sierre. Fraichement diplômé, il est alors engagé pour diriger et gérer les ventes de diverses caves sédunoises. Ce n’est qu’en 2014 à l’âge de 37 ans que Frédéric se tourne vers le tourisme en reprenant la direction de l’Office du Tourisme de Thyon-Région. Il connaissait déjà un peu la station pour y avoir dévalé ses pistes de ski dans sa jeunesse.
Après deux et demi à la tête de l’Office du Tourisme de Thyon-Région, comment vous sentez-vous ?
De plus en plus à l’aise. Pour moi c’était un long travail pour rencontrer les gens d’ici, apprendre à les connaître et maîtriser le tissu économique et social de la région. J’ai eu l’impression de devenir de plus en plus efficace jour après jour dans l’organisation des animations et dans la prévision de nouvelles. Je sens un poids en moins aujourd’hui.
Vous ne connaissiez pas beaucoup Thyon avant d’y arriver ?
Je connaissais un peu la station parce que je venais y skier de temps en temps. Mais les commerçants de la station, les hébergeurs, les restaurateurs, les propriétaires, les associations et les locataires qui viennent régulièrement, je n’ai pas pu les connaître en skiant !
Qu’avez-vous appris durant ce long travail pour connaître les partenaires de la station ?
Les rencontrer m’a appris le recul. Avec le temps, je peux prévoir les réactions de chacun et je ressens moins l’effet de surprise. Je sais que quand je mets en place quelque chose, en général la plupart des gens sont derrière moi mais il y en aura toujours un ou deux pour qui cela jouera un peu moins en leur faveur ou qui seront un peu moins d’accord. Du coup je sais quoi leur proposer pour les influencer et pour ainsi avoir un maximum de personnes derrière moi. Je pense que le tourisme est basé avant tout sur les contacts. Depuis la personne qui vient chez nous à l’Office du Tourisme parce qu’elle apprécie les contacts humains jusqu’au directeur de l’Office qui peut faire son travail parce qu’il essaie d’avoir un maximum de contacts avec tous les partenaires.
Comment se porte le tourisme à Thyon ?
La colonne vertébrale du tourisme hivernal de Thyon sont les remontées mécaniques et ces dernières se portent bien. Nous devons toutefois trouver des solutions pour stopper la baisse des nuités. Une baisse qui se constate partout en Suisse d’ailleurs ! Au niveau de l’été, nous devons aussi absolument développer la station. Nous n’avions pas forcément jusqu’à maintenant les infrastructures et suffisamment d’activités pour répondre aux attentes d’un tourisme estival. J’espère que cela va changer dès cet été.
Quel est votre quotitien en tant directeur d’un Office du Tourisme ?
Il y a malheureusement une énorme partie opérationnelle : améliorer les événements déjà mis en place depuis plusieurs années comme l’ « Odysée music festival », « Ski et Saveurs » ou « les Pétillantes » par exemple. Ça prend un temps fou de ré-organiser toutes ces animations. Jusqu’à maintenant nous devions également encaisser les taxes de séjour. Cela représentait un poste à 40% ! Il y a aussi l’accueil des touristes, la gestion des lettres et colis de la Poste et l’organisation des prestations comme les tours en chien de traineaux. Nous essayons de mettre sur pied de nouvelles animations, comme la « cani-rando » qui marche très bien l’été.
Une nouvelle taxe de séjour est entrée en vigueur en Valais. Pouvez-vous nous expliquer les changements qui sont intervenus pour vous ?
Aujourd’hui, la taxe n’est plus financée par nuitée mais selon le nombre de mètres carrés des résidences secondaires. Cela va faciliter énormément l’encaissement. Au niveau des ressources humaines à disposition chez nous, la nouvelle taxe va nous libérer un poste à 40% que nous pourrons utiliser dans nos activités administratives et pour l’accueil. Nous aurons plus de temps pour développer de nouvelles idées et la taxe va nous amener des moyens financiers supplémentaires pour mettre sur pied des activités dès l’été prochain. Ces dernières années, nous avions dû creuser dans le fonctionnement de l’Office et limiter nos animations pour pouvoir boucler nos comptes dans les chiffres noirs. Aujourd’hui nous allons pouvoir respirer un petit peu, proposer des nouvelles manifestations et réinvestir dans des infrastructures. Je suis extrêmement positif quant à la suite de nos activités !
Est-ce que vous avez des objectifs personnels ?
J’aimerais vraiment développer des activités en septembre et en octobre dans la région. Il y a énormément de personnes qui sont dans la station. C’est une saison d’une beauté à couper le souffle avec le brâme du cerf, la couleur des forêts, le calme et la quiétude qui règne ici. Quelques idées sont déjà là et nous sommes en discussion avec la direction de Télé-Thyon et les communes de Vex et d’Hérémence. Nous ne pouvons encore rien dire pour le moment (sourire).
La face cachée de Frédéric: la musique
A côté de ses diverses activités professionnelles, Frédéric se passionne depuis 27 ans pour la musique. Le Valaisan a joué à tous les niveaux : de la fanfare de village à la catégorie « excellence » en Suisse avec quelques années au sein de l’Ensemble de cuivres valaisan au plus haut niveau. Actuellement, Frédéric est actif dans deux sociétés de musique : « L’Avenir de Champlan » et « L’Indépendante de Riddes ». Son instrument : le cornet en mi bémol.
Pourquoi cet instrument ?
J’avais d’abord commencé avec le cornet « normal », le « si bémol ». Et quand j’ai arrêté l’Ensemble de cuivres valaisan, je me cherchais un nouveau défi musical et je me suis lancée dans celui-ci. Le cornet mi bémol, c’est l’instrument de la fanfare qui joue la note la plus aigüe. Il y en a qu’un seul car c’est un instrument qui est délicat et qui a une partition qui est toujours soliste. Ça me force à rester un petit peu au top par rapport aux générations qui arrivent derrière et qui sont toujours plus impliqués dans la musique. En Valais, chaque village a sa fanfare !
Qu’est-ce que vous apporte la musique ?
La musique m’apporte d’abord un côté social. C’est un hobby comme un autre qui permet à des jeunes comme moi quand j’ai commencé de rencontrer plein d’autres jeunes. Ensuite quand tu rentres dans la fanfare, il y a des regroupements lors de festivals et amicales où tu croises plein d’autres sociétés de musique qui sont toutes composées de 25 à 60 membres. Ça crée un tissu social qui en Valais t’ouvre vraiment beaucoup de portes.
Avez-vous aussi dirigé une société de musique ?
Oui j’ai dirigé pendant pas mal d’années mais j’ai dû arrêter cette activité lors de mon arrivée à Thyon. Je n’arriverais plus à conjuguer direction d’une société de musique et direction d’un Office du Tourisme. Depuis que je suis ici à Thyon, je ne peux plus avoir d’obligations « fixes ». J’ai beaucoup de séances en soirée et je dois être flexible au niveau des horaires. Je peux par contre continuer en tant que membre actif d’une société de musique.
Est-ce que la direction d’un Office du Tourisme ressemble à la direction d’une société de musique ?
Dans la façon de communiquer et dans le fait d’avoir un maximum de personnes avec qui tu t’entends bien. Quand il y a une mesure qui est fausse et qu’il faut modifier je peux tomber sur des gens qui acceptent volontiers une remarquer ou au contraire sur d’autres qui le prendront mal donc ma formulation sera très différente selon à qui je m’adresse. Et je retrouve ce même type de situation dans un Office du Tourisme !
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