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Reportage lors d’un cours-avalanche



Les sorties hors-piste attirent de saison en saison de plus en plus d’adeptes dans les Alpes suisses. Or, peu sont celles et ceux qui connaissent réellement la montagne et détiennent toutes les clefs afin de se préparer au mieux à une expédition en dehors des pistes balisées. Dans le Val d’Hérens, de nombreux guides de montagne organisent des « cours avalanche ». A Thyon, j’ai eu la chance de recevoir les précieux enseignements de Christophe Geiser –guide depuis 2008- qui m’a emmené avec une équipe de 6 personnes en hors piste pour apprendre les comportements à adopter et la marche à suivre en cas d’avalanche.









La journée démarre devant un café à la pizzeria « La Luge » aux Collons. Le QG des guides de la station. Christophe nous enseigne comment nous renseigner au mieux avant une sortie en hors-piste : consultation du bulletin météo et des dangers d’avalanche via des applications pour smartphone, étude des cartes géographiques pour connaître les degrés de pente et leur exposition, etc. Aujourd’hui le danger d’avalanche est marqué (degré 3). Les faces nord sont les plus exposées. L’objectif de la journée est de comprendre pourquoi.


9h30 : C’est l’heure du départ ! Avant de prendre le téléski pour rejoindre le haut du domaine, Christophe nous demande de mettre notre DVA en mode « émission » afin de tester s’il fonctionne correctement et si la batterie est suffisamment chargée.






Nous nous rendons ensuite au sommet d’Ethérolla. Nous passons dessous les filets de sécurité et longeons la crête à pied.


Christophe en profite pour nous donner quelques conseils pour analyser les expositions de pente et déterminer les dangers selon les conditions de neige et les températures. Puis, nous mettons les peaux de phoque pour nous rendre sur le site de l’étude. Direction le plateau d’Essertes !


Après une vingtaine de minutes de montée, nous voici arrivés sur le fameux plateau. Christophe définit une face intéressante à analyser. Nous nous rendons donc jusqu’au lieu de l’étude en faisant attention de toujours respecter une distance de 10 mètres entre nous aux endroits les plus exposés au soleil. Ceci est primordial afin d’éviter que le manteau neigeux ne cède.


Christophe nous indique la face dans laquelle nous allons effectuer une série de tests. Il s’agit d’une face est où la neige s’est accumulée durant tout l’hiver en raison de nombreux jours venteux.


Mais avant de poursuivre notre journée, place à la viande séchée du Val d’Hérens pour remplir nos estomacs affamés par la montée en peaux de phoque !


13h00 : Christophe et l’un des participants au cours creusent un trou au cœur de la face. Le manteau neigeux à cet endroit s’élève à deux mètres de hauteur !




Il est maintenant possible d’analyser les différentes couches de neige qui se sont accumulées jusque là. Avec l’aide d’un doigt ou d’une main, chaque participant essaie de compter le nombres exacts de chutes de neige qu’il y a eu depuis le début de la saison. Grâce au matériel de mesure apporté par Christophe (loupe, relevé scientifique de l’état du manteau neigeux, etc.) nous pouvons déterminer la qualité de la neige et la stabilité actuelle du manteau neigeux. Selon nos constatations, quelques couches sont composées de neige givrée et de croûte de regel, ce qui est indique que le risque de rupture du manteau peut être élevé en cas de passage d’un ou de plusieurs skieurs à cet endroit.



Afin de tester la résistance du manteau neigeux, Christophe nous propose d’isoler 20m2 de neige. Nous nous exécutons à l’aide de nos pelles et d’une corde fine pour découper le bloc de neige.


L’un des participants se propose pour chausser ses skis et sauter sur le bloc de neige. Cela nous permet de découvrir quelle couche du manteau neigeux va céder sous le poids du skieur.


Il est maintenant temps de tester notre savoir-faire en matière de recherche en cas d’avalanche. Christophe nous indique comment procéder avec nos sondes et nos pelles pour être le plus performant possible en cas d’urgence. Pour trouver la victime, il faut toujours sonder en spirale. Quand la victime est localisée avec la sonde, les personnes présentes doivent former un « V » avec une personne qui creuse et les autres à sa gauche et à sa droite qui évacuent la neige sur les côtés. Cela crée ainsi un passage central pour les secours dès qu’ils arrivent sur place. Nous avons 6 minutes maximum pour déneiger la victime.




Nous nous rendons ensuite dans un endroit plat afin d’effectuer un exercice de recherche de victime avec nos DVA. Christophe cache deux appareils dans la neige. Il nous explique ensuite le fonctionnement de nos appareils et leur rayon d’émission.


LES BONS GESTES A CONNAITRE EN CAS DE RECHERCHE DE VICTIME D'AVALANCHE


1. Mettre nos DVA en mode « recherche », tenir l’appareil à plat et avec les deux mains

2. Courir jusqu’à environ 3 mètres de la coulée de neige et tourner en fonction des mouvements de la flèche sur l’écran de notre appareil

3. Abaisser notre DVA jusqu’au niveau des genoux et avancer à petit pas toutes les deux secondes

4. Se diriger là où le signal est le plus fort et sonder en spirale lorsque la distance la plus courte est indiquée sur l’écran du DVA


La journée se termine aux alentours de 16h ! Nous revenons en peaux de phoque jusqu’à Ethérolla, la tête remplie de bons conseils pour la suite de nos aventures en hors-pistes !


POUR PLUS D’INFOS :

Bureau des guides de Thyon 4 Vallées : 027 281 27 38



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